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Image C2c
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Histoire de fini l'été en beauté avant de reprendre et essayer d'accrocher de nouveaux 4000' au palmarès, on profite d'un week end de beau temps, théorique, de fin aout!
Départ le matin de Vienne où il fait moche, arrivé à Chamonix où il fait toujours moche, il pleut. Ayant prévu de bivouaquer sur le plateau du midi, en dessous de l'aiguille, on a le temps. Passage obligé par la maison de la montagne, les conditions ne sont pas au top.
On attendra jusque 15h avant de se décider à monter au vue de l'éclaircie. On aura le temps de voir les podiums et arrivé de l'ultra-trail.
Préparation du gros sac, puisqu'on a peu de marche (20mn), on a prévu du lourd et du chaud pour le bivouac et heureusement!
Au soleil, on est pas mal pour terrasser l'emplacement, planter la tente et se préparer pour la nuit. Quand l'ombre arrive, le froid se fait vite ressentir et on prend vite goût au duvet!
Repas rapide et coucher 20h, il ne fait plus chaud que dans le duvet! A chaque rafale de vent, la neige passe sous le rabat de la tente et vient me rafraichir généreusement. Mon bivouac le plus haut, mais pas le plus froid...
Je dors malgré tout assez bien, et le réveil vers 2h est pas facile pour tout le monde, hein Thomas?!
Petit déj rapide, dehors quelques cordées se préparent elles aussi, une est déjà dans la face.
Le froid est mordant, la montre s'éteint au lieu de donner la température, au poignet elle indique 18°, alors qu'à l'habitude c'est 32°... On commence tout doux, et dès le début, je remarque que la trace est loin d'être évidente, quasiment rien sur la première grande pente, je suis des traces de crampons, en espérant que ça rejoigne la bonne voie.
La trace retrouvée, on la distingue peu vu la neige tombée les derniers jours et le vent qui balaye tout. Par rapport à l'année dernière, où j'ai fait le Tacul, la trace est plus directe, plus raide, différente, et sur certains passages, il ne faut vraiment pas tombé.
On passe quelques crevasses, la pente terminale et on arrive à l'épaule du Tacul. Ciel étoilé, Cham se réveille. Beaucoup de vent, on s'attarde pas. Descente vers le col maudit, plus de trace ou presque, quelques pas sont encore visibles des deux cordées qui sont au pied de la pente du maudit.
Arrivé au col, le vent force, la vision se réduit, on passe à côté d'une tente qui semble dormir paisiblement malgré le "chaos". Pause obligatoire, on chausse les cagoules, grand point sur les conditions, sur nos motivations, point sur la trace quasi-inexistante, les cordées devant n'avance pas et semblent avoir du mal dans la pente. Décision prise, on rebrousse chemin.
On tente quand même le maudit, à moitié du chemin après l'épaule, on rebrousse chemin. J'ai froid aux pieds.
Le soleil se lève et la vue est saisissante sur l'horizon dégagé. Dernière vision de ce bonheur d'être en haut alors qu'en bas, les gens dorment encore.
Retour sans histoire à la tente, démontage, et remontée pénible à l'aiguille.
Je sais pas si on a fait le bon choix, en partant plus tard, je pense qu'on aurait eu moins froid et une meilleure trace. Tant pis, quoiqu'il en soit, j'étais content de prendre le petit déj au soleil sur la terrasse du chalet en se disant qu'on était là haut.
Photos de Thomas